Sénat
Budget 2025 : L'AME maintenue sous contrainte budgétaire
Les discussions autour de l'aide médicale d'État (AME) ont une nouvelle fois animé les débats sur le projet de loi de finances pour 2025. Malgré des propositions de réduction drastique, l'AME est maintenue sans modification de son panier de soins, mais avec un budget ajusté.

- Par Sarah Roullier
- Sebastien Mercier/IStock
La loi de finances pour 2025 a été publiée au Journal officiel le 15 février 2025, marquant la première étape du calendrier budgétaire. Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) était, quant à lui, attendu en dernière lecture au Sénat le 17 février 2025. Dans un contexte de maîtrise des dépenses publiques, le gouvernement a procédé à plusieurs ajustements budgétaires, impactant notamment le financement de l'AME.
Un budget contraint malgré une demande en hausse
Si le Sénat avait initialement proposé une coupe de 200 millions d'euros et une refonte du dispositif, l'AME voit finalement son budget réduit de 111 millions d'euros, pour se stabiliser autour de 1,3 milliard d'euros, un niveau équivalent à celui de 2024. En revanche, le panier de soins pris en charge reste inchangé.
Dans le même temps, le nombre de bénéficiaires continue de croître. Selon le rapport rédigé par Claude Évin et Patrick Stefanini en décembre 2023, la direction de la sécurité sociale anticipe une augmentation de 1,1 % des bénéficiaires en 2025. Cette hausse concernerait notamment les soins de ville (+1,2 %), les produits de santé (+1,1 %) et les prestations hospitalières (+5 %).
Un débat toujours ouvert
Si l'AME a été maintenue en l'état pour 2025, la question de son évolution reste en suspens. Lors des discussions en commission mixte paritaire, plusieurs parlementaires ont jugé que "le débat budgétaire n'est pas le lieu pour discuter de l'AME", tout en plaidant pour une révision de son panier de soins à l'avenir.
Plus largement, la loi de finances pour 2025 vise à contenir le déficit public à 5,4 % du produit intérieur brut (PIB), après un dérapage à 6,1 % en 2024, contre une prévision initiale de 4,4 %. Le gouvernement table sur une croissance du PIB de +0,9 % et une inflation estimée à +1,4 %. Des projections que le Haut Conseil des finances publiques qualifie d'"optimistes".